publié le samedi 10 oct. 2015
Article: Gestion indicielle - Un facteur de régression d’un développement économique durable
Article paru dans le magazine financier BSL - BANKING IN SWITZERLAND AND LIECHTENSTEIN
Depuis bientôt trois décennies, la gestion indicielle se confronte à la gestion active. Pour les partisans de l’indiciel, il est impossible de battre le marché sur le long terme et, en conséquence, il est préférable de répliquer un indice. Ceci garantit qu’il n’y aura jamais de «mauvaises» surprises, car aussi bien à la hausse qu’à la baisse, l’investisseur se retrouvera, au cours des années, avec des retours sur investissements conforme aux mouvements des marchés. Il est ainsi possible de se prémunir d’un mécontentement «conjoncturel» du client, car on ne peut plus faire valoir la notion de risque de positionnement qu’il soit géographique, par capitalisation ou sectoriel. Les produits financiers liés présentent des frais de gestion réduits au strict minimum. À un niveau tel que, si une analyse de coût effectif était réalisée, on serait à même de constater que ces produits sont potentiellement vendus à perte. En face, les gestionnaires actifs permettent de favoriser des développements qui diversifient le développement économique, car par leur positionnement, ils sanctionnent les sociétés les moins efficientes; sanctions qui sont immédiatement répliquées par la gestion indicielle.
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Elles génèrent tout autant de frais de gestion, visibles ou cachés, qui permettent de se substituer à la complexité d’une gestion active et de retrouver de nouvelles sources substantielles de revenus. À y regarder de plus près, il ne s’agit que de formes de gestion qui, pour beaucoup, n’ont pas prouvé leur efficacité dans le temps et dont le potentiel est positif uniquement dans un contexte précis de développement économique conjoncturel. (...)
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Une telle démarche ne peut que conduire à une régression du développement économique pour le rendre non durable. C’est dans le but de contrer cette tendance que la gestion active doit apporter une réponse qui permette à notre société de fonder des valeurs, non plus exclusivement financières, mais celles d’une perspective de création dynamique à tous niveaux de notre société.
Cela implique aussi d’admettre que des secteurs économiques n’ont plus de raison d’être et que de nouveaux doivent émerger. Une alternative à ceci consiste à se positionner dans la partie des investissements dits de «Private Equity». Mais là aussi, le placement privé doit pouvoir se déployer sur un temps long. Ce qui, pour beaucoup, n’est plus en adéquation avec la nécessité de disposer de retour sur investissement immédiat, et qui, pour d’autres, représente une forme de spéculation qui n’est plus acceptable.
Octobre 2015
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Des produits financiers sans valeur économique
L’incapacité formulée de ne pouvoir battre des indices, combinée à un market timing qui rend la création de réelle valeur potentiellement difficile, ont conduit les établissements financiers à proposer de plus en plus de solutions d’investissement hybrides.(...)
Elles génèrent tout autant de frais de gestion, visibles ou cachés, qui permettent de se substituer à la complexité d’une gestion active et de retrouver de nouvelles sources substantielles de revenus. À y regarder de plus près, il ne s’agit que de formes de gestion qui, pour beaucoup, n’ont pas prouvé leur efficacité dans le temps et dont le potentiel est positif uniquement dans un contexte précis de développement économique conjoncturel. (...)
La tyrannie économique de la gestion indicielle
La gestion indicielle permet d’éliminer le principe d’incertitude lié à l’impossibilité de définir avec précision le comportement de chaque titre individuellement. Elle réconforte, par une acceptation «résignée», du fait que le portefeuille réagira aussi bien à la hausse qu’à la baisse, et ce, dans la même amplitude que les marchés de référence.(...)
Une telle démarche ne peut que conduire à une régression du développement économique pour le rendre non durable. C’est dans le but de contrer cette tendance que la gestion active doit apporter une réponse qui permette à notre société de fonder des valeurs, non plus exclusivement financières, mais celles d’une perspective de création dynamique à tous niveaux de notre société.
Cela implique aussi d’admettre que des secteurs économiques n’ont plus de raison d’être et que de nouveaux doivent émerger. Une alternative à ceci consiste à se positionner dans la partie des investissements dits de «Private Equity». Mais là aussi, le placement privé doit pouvoir se déployer sur un temps long. Ce qui, pour beaucoup, n’est plus en adéquation avec la nécessité de disposer de retour sur investissement immédiat, et qui, pour d’autres, représente une forme de spéculation qui n’est plus acceptable.
La biodiversité économique, un investissement dans la durée
Que les investisseurs soient privés ou institutionnels, tous disposent de besoins à court, moyen ou long termes. C’est bien dans cette perspective qu’il est important de revenir à des fondamentaux de congruence entre l’immobilisation d’investissements sur des échéances correspondantes aux dits besoins. Ce n’est plus la finance qui est au cœur du développement, mais bien l’entreprise avec tout son corollaire d’engagement sociétal; en d’autres mots, il s’agit d’une prise en compte de la nécessité majeure de créer et de préserver des emplois industriels, ce qui favorise naturellement l’entreprise, la constitution de profits dans la durée. Ce qui permet, en outre, aux États de disposer de ressources fiscales diversifiées et de tirer profit d’une vraie stratégie de transmission aux générations futures, par l’évolution et la préservation d’un tout et de l’environnement aussi. Une bonne gouvernance ne doit pas se concevoir qu’au sein d’une entreprise, mais aussi dans nos actes au quotidien, dans chacune de nos prises de positions politiques, économiques, sociales et financières.Octobre 2015