Interviews

publié le lundi 15 août 2011

La tempête boursière ravive le débat sur l’exposition des caisses de pension

Article paru dans l'hebdomadaire LE MATIN DIMANCHE

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PRÉVOYANCE - Les pertes enregistrées par les caisses de pension mettent à mal leurs réserves. Les rentes actuelles ne sont pas en danger, mais, à plus long terme, le taux de conversion pourrait être revu à la baisse.

La chute des marchés, qui ont atteint le point le plus bas mardi passé, n’a pas épargné les caisses de pension. Les situations diffèrent bien entendu d’une caisse à l’autre (la Suisse compte 2351 institutions de prévoyance), et des variations subtiles existent entre caisse publique ou caisse privée, un fonds collectif ou un fonds indépendant. Toutefois, les caisses les plus exposées aux actions ont enregistré des manques à gagner importants, qui se chiffrent parfois en dizaines de millions, en quelques semaines seulement. Nouveauté par rapport à la crise de 2008, le danger vient désormais aussi des obligations, placements autrefois sûrs et aujourd’hui classés dans les positions à risque, notamment en ce qui concerne les dettes souveraines.(…)

Quel pourcentage d’actifs sont placés en bourse?

«En général, cela tourne autour de 15 à 30% au maximum, estime Peter Bänziger, chef de placement chez Swisscanto. Le reste est réparti dans l’immobilier, les obligations ou du cash.» La part d’actions est importante dans la mesure où elle entraîne la caisse vers le haut comme vers le bas, à l’instar de n’importe quel boursicoteur. «Les caisses qui sont dans la catégorie 25% + ont perdu –4,5% depuis le début de l’année jusqu’au 9 août, au plus fort de la chute. Celles qui ont choisi plutôt le 40% + ont accusé une perte de –9,41%, et les 60% + ont dégringolé de –15,49%», détaille Peter Bänziger. Attention, lorsqu’on parle de pertes, souligne Olivier Ferrari, président du cabinet de consultants Coninco, «il faudrait en fait parler de moins-value, car tant que ces actions ne sont pas réalisées, il n’y a pas perte». (…)

L’avis de l’expert – Olivier Ferrari Président de Coninco, cabinet de consultants.

La chute des marchés met-elle vraiment les caisses de pension en danger? Ce n’est pas tant cette crise en particulier que la fréquence des crises, qui se contracte: 2001, 2008, 2011… c’est du jamais-vu. La globalisation est là, c’est un fait, mais il y a un déni total sur le phénomène qui veut que nous soyons passés d’un marché d’acquisition de biens à un marché de renouvellement des biens. Quels sont les nouveaux marchés? Les cleantechs, le papy-boom, et puis? Les gens qui ont une, deux maisons, et trois voitures n’achètent plus autant qu’avant, c’est aussi simple que ça. Les rendements ne peuvent donc plus être les mêmes que par le passé, et la volatilité des titres sera désormais davantage la norme qu’autrefois.(…)

Paru le 14 août 2011


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