Comment les caisses de pension se sont protégées de la tempête financière en Europe?

«Je ne connais pas de caisses de retraite qui ne souffrent pas de la fermeté du franc suisse. Ce serait présomptueux de prétendre le ¬contraire», confie le responsable d’un fonds de pension en Suisse romande. La crise de la zone euro n’épargne donc pas non plus ces investisseurs institutionnels. Et cela, à plusieurs niveaux. Les emprunts grecs, ou même espagnols et portugais, suscitent d’abord quelques doutes. La grande majorité des fonds investissent dans des débiteurs de bonne qualité, notés de AAA à A –, voire parfois BBB. Une catégorie dont a été exclue la Grèce, reléguée au statut de dette pourrie en avril dernier par Standard & Poor’s. Les emprunts d’Athènes ne sont pas pour autant bannis des fonds de pension suisses. «Ils peuvent investir dans ces titres de façon indirecte, car beaucoup de gérants investissent sous forme indicielle», explique Graziano Lusenti, fondateur de Lusenti Partners. Et les indices européens continuent logiquement d’inclure les débiteurs du Sud.(…)

L’attrait des émergents

Dans la plupart des cas, les fonds sont confiés à des gérants externes «dont certains peuvent s’intéresser de manière opportuniste à ces actifs lorsque la prime de risque apparaît comme exagérée», explique Olivier Ferrari, fondateur de Coninco à Vevey. Pour lui, l’inquiétude ne se limite pas aux pays du sud de l’Europe. «Quel est, aujourd’hui, le pays occidental qui offre une dette saine sans compter ceux qui ont des régimes de retraite en répartition (ndlr: comme la France)?» s’interroge-t-il. Il préfère ainsi se tourner vers les emprunts des entreprises ou des pays émergents, en particulier ceux qui lèvent des fonds pour financer les développements des infrastructures.(...)

Paru le 26 juillet 2010