La grande majorité des caisses de pension de droit privé devrait pouvoir verser aisément la rémunération obligatoire de 2%. Mais la reconstitution des réserves tarde.

Les errances des marchés financiers ont donné des sueurs froides aux gérants de fonds de pension cette année. Et pourtant, malgré les soubresauts qui ont pris parfois l’allure de montagnes russes, l’exercice se solde par une performance positive pour la grande majorité des institutions de prévoyance privées helvétiques. Qui n’auront donc pas à puiser dans leurs réserves pour verser les 2% de rémunération minimale légale imposée par le Conseil fédéral cette année, estiment les experts interrogés par Le Temps. L’indice Pictet LPP 25, simulant une caisse de retraite considérée comme prudente et donc dotée de 25% d’actions seulement, n’affiche qu’une performance de 1,8% actuellement, mais ce taux est une moyenne – qui ne reflète donc pas la situation spécifique de chaque caisse – et il était encore de plus de 3% à la fin octobre. A quatre séances de la clôture annuelle, si l’indice SMI des valeurs vedettes est quasiment au même niveau qu’au début janvier, Wall Street et Londres ont bondi de plus de 11%.

Contexte défavorable

«L’exercice a été correct pour le 2e pilier», résume Olivier Ferrari, conseiller en fonds de pension et fondateur de la société Coninco à Vevey. Honorable, mais insuffisant pour renflouer des réserves, que la crise de 2008-09 avait réduites à néant et qui sont néanmoins vitales pour faire face aux prochaines turbulences, inexorables à terme. Résultat, la grande majorité des caisses travaillent aujourd’hui comme l’acrobate sans filet. Dans un contexte de taux si bas qu’il devient de plus en plus difficile de dégager un rendement consistant avec des placements sans risques. Là-dessus, l’allongement de l’espérance de vie ne fait que compliquer la situation.(…)

Paru le 24 décembre 2010